Le défi de février : bourrelier tu deviendras ou la restauration d'un collier d'attelage

-"Claire, tu pourrais jeter un oeil à un vieux collier dans la grange ? On voudrait le mettre en déco s'il est réparable.

- Ben voui, pourquoi pas, je regarderai."

Glups a fait mon cerveau en voyant la chose sortir de la grange. Le cuir est foutu, sec et craquelé, le crin lui sort des rembourrages et je ne donne pas cher des coutures, un vrai défi quoi. Merci les filles, sans vous je n'oserai jamais me lancer dans des trucs pareils, vous êtes ma folie, ma formation continue, mes fournisseurs de matière première, je vous aime.

Je commence par débarrasser le collier des multiples bouts de cuirs, ficelles, fils de fer, et rembourrages postérieurs ajoutés en réparation et colmatage au gré des usures passées. Puis, grand nettoyage à l'aspirateur, brosse et pinceau pour éliminer la paille, la poussière et les kilos de toiles d'araignée (juré-promis y'en a plus Lolo...) accumulés dans tous les recoins.

Pour en finir avec les poussières en tous genres, un coup de brosse en fer et laine d'acier sur toutes les parties métalliques, puis ponsage des montants en bois qui avaient gardé par endroit de larges vestiges de "bleu charette".

Et là, mon petit bonheur de la journée, je vais enfin pouvoir utiliser le bloc de savon glycériné qui s'ennuie dans le placard. J'adore l'odeur et la couleur de ce produit mais, hélas, c'est pas tous les jours qu'on nettoie des cuirs. Là, je m'en donne à coeur joie, c'est pas du luxe et vas y que je fais mousser, j'en suis toute guillerette, d'autant que le résultat est pour le coup spectaculaire, une vraie pub "avant-après".

 

Côté métal, une combinaison laine d'acier et pierre d'argent sur les parties décoratives donne un joli lustré pas trop clinquant. Sur la clouterie basique et les renforts en fer, je passe un produit anti rouille que j'essuie assez rapidement avant qu'il ne sèche pour laisser apparaître la rouille et ne pas noircir complètement le métal. J'aime bien l'effet patiné que ça donne.

Côté bois, un petit coup de teinture chêne clair, léger, histoire de garder un peu de clarté dans tout ce cuir très sombre.

Bon, c'est bien joli tout ça, je me suis bien amusée avec mes petits produits fétiches, j'ai bien tourné autour du pot, mais maintenant va falloir se colleter le rembourrage, et là c'est l'aventure... tiendra, tiendra pas ? y'arrivera, y'arrivera pas ?

Impossible de coudre sur le cuir, il est cuit et se déchire comme du carton, hormis sur les parties extérieures en cuir sellier. Je bénis donc Monsieur le Bourrelier qui a utilisé du gros fil ciré pour ses coutures et de la belle grosse toile auquels je me suis raccrochée. Bon évidement c'est de la couture rustique, hein...

Retour à mes-petits-produits-que-j'aime-et-qui-sentent-bon pour terminer. J'ai littéralement englué le cuir dans du Sapo et je vous jure qu'il a tout englouti en soupirant de bien être.

Un dernier petit lustrage, un peu de cire sur le bois, et hop !